Ballade en descendant le long de la rue Mouffetard

Ancien chemin gaulois, devenu ensuite voie romaine, la rue Mouffetard n'a jamais changé de nom depuis une vingtaine de siècles, et résulte vraisemblablement de l'altération du nom de la colline, le "mont Fétard".



 
Ballade le long de la rue Mouffetard
De la place de la Contrescarpe au square Saint-Médard

Traversée 2, n°36-42
1,4 km ; 17 min
Incontournable : place de la Contrescarpe, rue Mouffetard, l'église Saint-Médard.

A. La place de la Contrescarpe

La jolie place de la contrescarpe fut toujours un carrefour très animé. Elle était située autrefois en dehors des murs de Paris, à proximité de la Porte Saint-Marcel, sur la route qui menait à Lyon. Rappelons que le terme "contrescarpe" désignait justement la paroi côté campagne du fossé d'une enceinte.

Au numéro 1 de la place de la Contrescarpe, au dessus des commerces, on peut voir une vieille inscription évoquant le cabaret de "la pomme de pin". C'est en ce lieu que se retrouvaient en leur temps les humanistes de la Renaissance, tels que Rabelais et les poètes de la Pléiade.

Sur la place, au niveau de la rue Mouffetard, se trouvent deux autres curieuses enseignes. Au dessus des commerces, au numéro 6, on peut apercevoir deux bovidés jaunes sur fond rouge, qui est l'enseigne d'une boucherie datant du XVIIIe siècle. Au numéro 14, une ancienne fresque colonialiste et polémique, "Au Nègre Joyeux", datant de la même époque.

B. C. Les petites rues du quartier

En quittant la place de la Contrescarpe par la rue Blainville, on peut apercevoir de vieilles maisons pittoresques, notamment la première à gauche (regarder le toit avec recul), puis aux numéros 5 et 11. La rue débouche sur une placette. On se trouve derrière le lycée Henri IV dont on peut voir les arbres, avec le Panthéon derrière, ainsi que le clocheton de l'église de Saint-Etienne-du-Mont (au Nord).

Au niveau de cette place, sur la rue de l'Estrapade, une plaque nous rappelle que le Denis Diderot vécut ici. Au numéro 9, un enseigne de 1914, "brûlerie Saint-Jacques", sur une belle maison en "U", dont la cour encaissée contient un puits.

En s'engageant dans la rue Laromiguière, puis la rue Amyot, on découvrent des bâtiments anciens de hauteur raisonnable. Au numéro 7 de cette dernière, un mur dissimule un pavillon dans la verdure, qui témoigne de l'ancienne campagne.

Au carrefour de la rue Tournefort et de la rue du Pot-de-Fer, on peut voir gravés dans la pierre les noms des deux rues. On nous rappelle de la sorte l'ancien nom de la rue Tournefort : "rue Neuve-Geneviève. A l'angle, on découvre aussi la fontaine du Pot-de-Fer, que Marie de Médicis édifia pour répartir l'eau sur la rive gauche.

D. E.  La rue Mouffetard

Ancien chemin gaulois, devenu ensuite voie romaine, la rue Mouffetard n'a jamais changé de nom depuis une vingtaine de siècles, et résulte vraisemblablement de l'altération du nom de la colline, le "mont Fétard".
 
Cette rue sinueuse nous offre à voir le parcellaire médiéval encore intact et une authenticité d'ensemble qui nous invite à observer les façades de bas en haut. La plupart des maisons datent du XVII et XVIIIe siècles, sur des fondations d'origine.

En prenant à droite sur la rue Jean Calvin, on gagne la petite place Lucien-Herr, pour redescendre à gauche sur la rue Lhomond. Au numéro 45, on retrouve la maison qui inspira la pension Vauquer, lien central du Père Goriot de Balzac. Au numéro 55, on s'engage sur le petit passage des Postes, pour retrouver la rue Mouffetard.

On peut observer la perspective de la partie basse de la rue médiévale, à la montée tortueuse et toujours très animée. Dans ce secteur, de nombreuses petites boutiques qui poussent leurs devantures sur la chaussée, dans la tradition des marchés populaires parisiens.

Au numéro 103, deux plaques font allusion à l'année 1626 et au siège de Paris de 1870. Au numéro 122, une enseigne polychrome : A-La-Bonne-Source, avec des costumes de l'époque d'Henri IV.

F. G. Autour de l'église Saint-Médard

La pittoresque et étroite rue Daubenton permet d'accéder à la rue de Candolle, et de contourner le presbytère et le chevet de l'église Saint-Médard. La construction de l'édifice actuel date de la seconde moitié du XVe siècle et fut poursuivie aux XVI et XVIIe siècles.

En 1727, François de Paris fut inhumé dans le cimetière qui bordait l'église à cette époque. Ce fervent janséniste, ascète et charitable, attira de nombreux malades et infirmes qui se livraient sur sa tombe à des mortifications.

Le bruit de guérison miraculeuse amena une foule croissante d'émules. Les autorités s'en inquiétèrent et en 1732, Louis XV fit interdire le culte du diacre et fermer le cimetière. On rapporte qu'il fit poser une affiche avec le message : "de par le roi, défense à Dieu de faire miracle en ce lieu".

On sait que les transes continuèrent clandestinement jusqu'en 1762. Ces scènes de transes et d'hystérie collective est connu sous le nom des "convulsionnaires de Saint-Médard".

Le petit square Saint-Médard longe l'église et revient sur l'extrémité Sud de la rue Mouffetard. Au numéro 134, une façade curieuse classée monument historique montre une fresque de 1929, souvenir de la charcuterie Facchetti.